HISTORIQUE DU CLUB

     

                             DEUX SITES ET DEPUIS 1920:

     

        LE ROYAUME DE LA TERRE BATTUE


                                                                                        LE GARDEN
    
                                        14 courts dont 9 en Terre Battue, 2 avenue Gabrielle


 Desservi par les avenues de l'Hallali, Gabrielle et de Vanssay,  le Garden a été crée par les familles Say et Bergue dans les  années 1920.
Ce nom a pour but d'attirer la clientèle anglaise.

 En 1968, le conseil municipal y envisage la construction d'un  institut marin de rééducation fonctionnelle.

 Le Garden Tennis devient propriété communale  le 26 octobre 1974.
 Le 14 Février 1976: le conseil approuve le projet de  convention avec l'association Tennis Club de la Côte d'amour.

 Le 24 juin 1978 :changement de dénomination de l'association exploitant le Garden Tennis. L'association sportive Tennis Club de la Côte d'Amour devient "La Baule Tennis Club".

  


                                                                     LE SPORTING
  
                              17 courts dont 13 en terre battue et 1 mini-golf, 45 avenue de l'Etoile

 

 1926 Fondation du club par Jacques Kauffmann président de 1926 à 1953
 1927 Construction du Club House par l'architecte Colin
 1940-1946 Les courts sont transformés par l'armée allemande en terrain de football
 1946-1953 Terrain d'entrainement de l'Union Sportive Bauloise (Football)
 1951 Louis Lajarrige (Maire de La Baule) achète le site du Sporting et en  fait don à la commune le 3 Mars 1951
 1953 Remise en état du tennis et du mini golf et le 16 février: Gérance libre accordée pour les tennis et le bar à Monsieur Estrabeau (voir ci-dessous)
 1956: Gérance confiée à l'association Tennis Club de La Baule les Pins
 1978 Création de La Baule Tennis Club et construction de cinq nouveaux courts
 1983 Réalisation d'une structure démontable pour couvrir trois courts en terre battue

  

 Le Sporting vous accueille sur 17 courts dont 13 en terre battue (6 couverts) et 4 en résine

 

             Le Sporting est le siège de La Baule Tennis Club

 
 

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                                             Court n°3 maintenant n°8: le court d'un "Maître Professeur".
                              
Alfred ESTRABEAU, est né le 20 Octobre 1906 à Assat (64) et est décédé à Tigeaux (77) en 1999 

D'abord joueur de Paume, il devint un excellent joueur de tennis; son professeur fut le célèbre Martin Plâa (fondateur de l'Association des Professeurs de Tennis). Il effectua une tournée professionnelle en France avec le très grand champion américain Tilden, Martin Plâa et Gledhill (n°2 américain) au début des années 30.
 "Maître-Professeur", il commença par entrainer l'équipe belge de Coupe Davis puis celles d'Inde, de Pologne et d'Espagne.
 Il quitta Bruxelles car Martin Plâa lui proposa d'être son adjoint pour entrainer l'Equipe de France à Roland Garros, équipe composée de Buzelet, Boussus, Marcel Bernard ainsi que les Mousquetaires Brugnon, Borotra et Cochet. Il fut à de nombreuses reprises entraineur de l'Equipe de France de Coupe Davis des années 30 aux années 50.
Formateur de nombreux champions dont Bernard Destremeau ou Henri Bolelli, il conseilla aussi l'ancien n°1 du tennis français, Pierre Darmon, qui estimait qu'Alfred Estrabeau était le tout meilleur technicien de tennis de son époque. 
Pour l'anecdote, il fut aussi le professeur de Jacques Chaban-Delmas (qui fut un très bon joueur : classé à -4/6 en simple et en 1ère Série en double), sans oublier A.Giméno, vainqueur de Roland Garros.
 Auteur de plusieurs ouvrages sur le tennis, Alfred ESTRABEAU pratiqua son art en Espagne à Barcelone et San-Sébastian, puis au CASG et Tir-aux-Pigeons à Paris. Il entraina aussi l'Equipe 1ere du Stade Français. Il avait une très grande réputation, celle d'un véritable professionnel "de terrain" ayant acquis une expérience remarquable

                                                                                                                                                                  Didier Masson

                   

   
    
Alfred Estrabeau en compagnie de ses élèves sur le court n°8 (collection Didier Masson)

          
  Alfred Estrabeau au Sporting (collection Didier Masson)

 

Témoignage de Dominique Legeais, formé par Alfred Estrabeau et toujours membre en 2009 de La Baule Tennis Club.
            

Alfred Estrabeau a géré le club avec son épouse jusqu'en 1978 .Il a été professeur de tennis pendant la même période. 

LE JOUEUR
 Alfred Estrabeau
  a été l'un des tous meilleurs joueurs de tennis français à l'époque des mousquetaires.Il s'entraînait avec Cochet. Il ne figure pas sur les palmarés car c'était un joueur professionnel. A l'époque, ces joueurs avaient un circuit qui leur était réservé. Ils jouaient sur les arênes.
 Après sa carrière, il est devenu entraîneur de plusieurs équipes nationales (Inde,Norvège).
 Il faisait partie des rares enseignants à avoir droit au titre de maître professeur.

LE GERANT DU CLUB
 Alfred Estrabeau était un personnage d'une grande classe et d'une extrême courtoisie. A l'époque, le club était déjà particulièrement animé. Plusieurs familles de joueurs passaient deux mois au club (les Gauvain , Legoux , Desthieux, Quelin). Les membres passaient toute la journée au club à jouer au tennis ou au bridge. Il est vrai que les réservations se faisaient par demi-heure ! Il n'y avait pas non plus de service de recherche de partenaires ! Celui qui voulait jouer devait donc passer des demi -journées entières au club.
 La fin de saison se terminait par le tournoi intérieur et la tournante Québru (Quelin-Brunet) qui réunissait 150 joueurs sur le court.central.
 La tenue correcte était exigée sur les courts. Il était hors de question de lacher quelques gros mots ! A Estrabeau avait une excellente oreille. Ainsi pendant un tournoi, ayant entendu un joueur lancé un juron, arrêta t-il sa leçon pour se rendre sur le court du coupable, baisser le filet et déclarer vainqueur l'adversaire. Le joueur exclu ne pouvait se plaindre auprès du juge arbitre R. Bouju qui partageait la même philosophie.
 Alfred Estrabeau était un amoureux de la terre battue. Chaque année, il procédait lui même à l'épandage du sel
  pour conserver l'humidité des courts.

LE PROFESSEUR
 Alfred Estrabeau enseignait sur le court n° 8 en pantalon blanc, raquette Lacoste métallique à la main. Malgré son âge (il a enseigné jusqu'à 75 ans) il était très présent sur le court de 8h a 12h et de 16h à 19h. Il avait un ramasseur de balle et un renvoyeur de balle, joueur classé 15/2. Ce dernier faisait jouer l'élève à côté du Maître ou envoyait les balles au maître lorsque ce dernier se trouvait aux côtés de l'élève pour une démonstration.
 
Alfred Estrabeau était un pédagogue hors pair. Sans jamais élever la voie il faisait progresser ses élèves. Il apprenait le jeu varié (lift ,chop amorti). Il fallait le réserver dès Pâques. Sa clientèle était hétéroclyte. Beaucoup de jeunes, quelques joueurs confirmés et des personnes fortunées.
 C'était un amoureux de la technique. Repérant sur un court un joueur dont un coup pouvait être amélioré, il l'invitait à profiter de ses conseils gratuits. Un vainqueur du tournoi classé
 -30 fût ainsi invité à faire des services le lendemain matin ! Malheureusement pour lui, le maître avait découvert une autre faiblesse irréparable pour un champion: les belles filles qui attendaient le joueur à la sortie du court.
 C'était un précurseur, acceptant le revers à deux mains alors qu'il était banni à la fédération jusqu'à la double victoire d'Evert et Connors.
 Alfred Estrabeau ne s'était pas fait que des amis à la fédération n'hésitant pas à critiquer
  tous les adeptes du style unique de la prise unique. Il n'avait jamais pu admettre que les entraîneurs fédéraux aient fait perdre à Hervé Gauvain, l'un de ses meilleurs joueurs classé 3/6 à 13 ans, son revers à deux mains qui était exceptionnel.

Pendant l'hiver, il gérait un club de la région parisienne à Tigeaux  où il entraînait les espoirs de Seine et Marne. 

            
                                                                                       Alfred Estabeau jeune joueur au service                 (collection Didier Masson)

 

                  

                    
 Tous nos remerciements à D.Masson pour ces photos couleur d' Alfred Estrabeau (collection de Paul Jalabert)

 

Quelques souvenirs de jeunesse au Sporting.

            

                                 

Alfred Estrabeau, dont le nom est indissociable du Sporting, avait choisi pour emblème un pingouin, comme Alfred le pingouin de la bande dessinée Zig et Puce. Ce logo figurait sur les raquettes en bois qu’il faisait fabriquer  et que l’on pouvait acheter au club.

La photo le montrant en short est exceptionnelle, car il était toujours en pantalon blanc et portant très souvent un chapeau.

Les autres professeurs.

La première année du Sporting, A. Estrabeau a fait venir son ami Martin Plaa, son aîné de 6 ans, mais qui semblait encore plus âgé. Celui-ci officiait sur le court maintenant n° 2 et avait reçu le surnom de « Petits Pas » car c’était son dada.

A. Estrabeau a toujours fait venir un autre professeur, qui pratiquait des tarifs moins élevés. L’un des premiers fut M. Fodor. Dans les  années 70, ce fut Yves de Lonlay, qui resta longtemps au club. Décédé en 2008, il était le beau-frère de Jean-Loup Rouyer ; ce polytechnicien qui fit carrière dans le nucléaire  fut n° 3 français et joua la Coupe Davis.

Une autre figure marquante du Sporting fut Eugène de Kermadec, dit Gégène. Par ailleurs peintre abstrait renommé, cette forte personnalité était un grand passionné de tennis ; il a arbitré de 1946 à 1973 toutes les finales de Roland-Garros où l’on remarquait son crane chauve et bronzé. Chaque été, il venait par amitié pour A. Estrabeau faire le juge-arbitre pour le grand tournoi du Sporting.

Ce tournoi était l’occasion pour A. Estrabeau de faire venir à La Baule des joueurs parmi les meilleurs Français comme P. Darmon, G. Pilet, J.L.Rouyer bien sûr, J. Cl. Barclay avec son jeu atypique et bien d’autres.

Au groupe de animateurs, les frères Quélin, Patrice Brunet,… comment ne pas associer Jean-Yves Gauduchon, alors jeune acteur, qui jurait très fort lorsqu’il manquait un coup, au grand désespoir d’A. Estrabeau.

 

                                                                                          Ph.Pangault, membre du Sporting depuis 1954
 

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